I.      Introduction :
Le corps thyroïde  représente la plus volumineuse des glandes endocrines.
Unique et impaire, il est situé à la partie antérolatérale de la loge viscérale du cou.
Son étude anatomique s’explique par plusieurs intérêts :
          Anatomique: Ses rapports importants avec les organes de voisinages et surtout avec les nerfs récurrents et les glandes parathyroïdes.
          Clinique : La palpation de la thyroïde peut à elle seule révéler un nodule ou un goitre….
          Paraclinique: L’échographie la scintigraphie et la TDM représentent les moyens d explorations les plus intéressants.
          Pathologique : Son étude anatomique est d’autant plus importante qu’il peut être l objet de pathologies diverses (inflammatoires ; tumorales….),
Pouvant avoir des répercussions d’ordre général.

II.   Anatomie descriptive :

   A. Situation :

   Le corps thyroïde est situé en avant et sur les faces latérales du larynx et de la trachée, entre les deux régions carotidiennes, et immédiatement en arrière des plans musculo-aponevrotique de la région sous hyoïdienne.

   B. Morphologie :

        Le corps thyroïde est formé de deux lobes latéraux piriformes à grand axe vertical que réunit sur la ligne médiane, transversalement et un peu en avant l’isthme thyroïdien. Le bord supérieur de l’isthme émet le plus souvent un prolongement vertical qui monte en avant du larynx : la pyramide de L’alouette.
L’ensemble, vu de face revêt grossièrement l’aspect d’un H majuscule ; et la forme d’un fer à cheval à concavité postérieure sur une coupe transversale.
Cette morphologie est passible de variations individuelles.
        Le volume de la glande est également assez variable. Il est plus développé chez la femme que chez l’homme, s’hypertrophie transitoirement en période pubertaire, pendant la menstruation et à la grossesse. En moyenne chez l’adulte son poids est de 30g.
          De consistance ferme mais friable, de coloration rose foncée et surface lobulée, le corps tyroïde est formé d un parenchyme grenu entouré d’une mince capsule fibreuse adhérente.
  *NC : présence d’un plan de clivage entre la capsule fibreuse et la gaine viscérale de la glande.

   C. Moyens de fixités :

Ils comprennent :
·        La gaine viscérale du cou 
·        Le ligament médian de Gruber
·        Les ligaments latéraux internes de Gruber
·        Le tissu conjonctif entourant les veines thyroïdiennes moyennes
    *NC : tous ces moyens de fixité solidarisent le corps thyroïde à l’axe laryngo-trachéal dont il suit les mouvements lors de la déglutition.
III.  Rapports :

   A.  Rapports profonds :
        1.    L’isthme thyroïdien :

La face postérieure : croise perpendiculairement la face antérieure de la trachée au niveau du 2ème anneau (parfois au niveau du 3ème et rarement du 1er).
Le bord supérieur : la pyramide de Lalouette déviée légèrement à gauche de la ligne médiane, elle remonte en avant du larynx allant parfois jusqu’ au niveau de l’os hyoïde. Elle est longée par l’arcade vasculaire de l’anastomose des branches de l’artère thyroïdienne supérieure.

Le bord inferieur : distant de 2 ou 3cm de la fourchette sternale. 

   *NC : les goitres qui se développent à ce niveau peuvent  plonger derrière le sternum dans le médiastin.

       2.    Les lobes latéraux :

 Face postéro externe : répond au
   Paquet vasculo-nerveux du cou : l’artère carotidienne primitive
marquant une gouttière sur le lobe ; la jugulaire interne en dehors et les nerfs Vague dans l’angle dièdre postérieur des 2 vx.
   La gaine vasculaire : adhère à la gaine viscérale.
   Chaine ganglionnaire carotidienne : plus en dehors.
    *NC : les ganglions hypertrophiés peuvent venir au contact du lobe thyroïdien et comprimer le parenchyme simulant une masse thyroïdienne.
 Face interne : répond à :
   La face latérale de la trachée depuis le 1er jusqu’au 5eme anneau, la face latérale des cartilages cricoïdes et thyroïdes, les nerfs récurrents, plus en arrière l’œsophage cervical et la partie inferieure du pharynx.
 Le bord postéro interne : contracte des rapports importants avec:
    Œsophage: plus proche à gauche qu’à droite.
    -Nerfs récurrents et chaines récurrentielles: montent à gauche dans l’angle trachéo œsophagien et à droite sur le bord latéral de l’œsophage.
NC : le nerf récurent peut être comprimé ou envahi par une tumeur thyroïdienne, il peut être aussi lésé lors d’une thyroïdectomie.
-Artère thyroïdienne inferieure: aborde le lobe à l’union 2/3sup et 1/3 inf du bord postéro interne, à gauche elle passe en avant, et à droite derrière le récurrent, où elle se divise le plus souvent à son croisement.
     – Les glandes parathyroïdes: et en particulier les parathyroïdes inferieurs situées au voisinage immédiat de la terminaison de l’artère thyroïdienne inférieure.
 *NC : le bord postéro interne contracte une série de rapports importants, ce qui rend cette zone dangereuse lors de la chirurgie thyroïdiennes, et donc à ce niveau on abandonne le plan extra capsulaire pour le plan intra capsulaire, ménageant ainsi une lame postérieure de tissu glandulaire, qui protège les éléments vasculo-nerveux et glandulaires; en particulier le récurrent et les parathyroïdes.
 Le pôle inferieur : coiffé par les veines thyroïdiennes inferieures, il répond aux 5eme et 6eme anneaux trachéaux, et reste distant de 2cm de l’articulation stérno- claviculaire.
 Le pôle supérieur : coiffé par les branches de l’artère thyroïdienne supérieure et les veines thyroïdiennes supérieures. Il est au contact du 1/3 moyen du bord postérieur du cartilage thyroïde, il reste proche de l’artère laryngée inférieure et du nerf laryngé externe.

   B.  Rapports superficiels :

 La face antérieure du corps thyroïde est recouverte par une série de plan celluleux, musculaire et aponevrotique que l’on doit traverser pour l’aborder.
  *NC : Ce qu’il faut retenir qu’entre ces plans de couverture et le corps thyroïde il existe deux plans de clivage :
·        Un plan de clivage : de la thyroïdectomie, entre l’aponévrose cervicale moyenne et la gaine viscérale.
·        Un faux plan de clivage : entre la gaine viscérale et la capsule propre du corps thyroïde, très hémorragique et que le chirurgien doit éviter.
IV.  Vascularisation et innervation :

   A.  Les artères :

La vascularisation artérielle est assurée par :
    Deux pédicules descendants = les artères thyroïdiennes      supérieures.
   Deux pédicules ascendants = les artères thyroïdiennes inférieures.
       -Un 5eme pédicule ascendant inconstant= l’artère thyroïdienne    moyenne de Neubauer.

               1.    L’artère thyroïdienne supérieure :

   Origine : la partie initiale de la carotide externe.
                                           Trajet : se porte en avant et en dedans dans le triangle de Farabeuf, et s’applique sur le constricteur moyen du pharynx, avant de se terminer au niveau du pôle supérieur du corps thyroïde.
   Collatérales : artères laryngées supérieure et inférieure.

    Branches de terminaison: branches interne, externe et postérieure. 

2.    L’artère thyroïdienne inférieure :
   Origine: du tronc thyro bicervico scapulaire de la sous clavière.
   Trajet: monte verticalement en dehors de la vertébrale dans la région sus claviculaire
                     Se coude devient transversale un peu en dessous de la C6 en passant entre la vertébrale et le paquet jugulo carotidien.
       Se coude à nouveau remonte en haut en avant et en dedans, croisant le bord latéral de l’œsophage et de la trachée
 Se termine à la jonction 2/3sup 1/3inf du bord postéro interne.
   Branches de terminaison: branches inferieure, interne et postérieure.
3.    L’artère thyroïdienne moyenne :
   Inconstante, née de la crosse de l’aorte ou de l’une de ses branches principales. Se termine en 2ou 3 branches au niveau du bord inférieur de l’isthme.
4.    Les anastomoses :
   A l’intérieur du parenchyme.
   Par l intermédiaire d’un véritable cercle artériel péri thyroïdien :
·  Arcades sus et sous isthmiques inconstantes.
·  Communicante longitudinale postérieure entre les branches postérieures des thyroïdiennes supérieure  et inférieure.

   B.  Les veines :

Disposition différente de celle des artères.
1.    les veines thyroïdiennes supérieures :
Coiffent le pôle supérieure et se termine au niveau du tronc thyro linguo facial.
 2.    les veines thyroïdiennes moyennes :
De la face postérieure du corps thyroïde, elle se termine au niveau de la jugulaire interne.
 3.    veines thyroïdiennes inférieures :
Du pôle inférieur, elle se termine au niveau de la partie inférieure de la jugulaire interne.
4.    veines thyroïdiennes antérieures :

Du plexus veineux sous isthmique, elle se jette dans le tronc veineux brachio céphalique gauche.   
   C.  Les lymphatiques :

D’un fin raiseau sous capsulaire naissent :
·        Les collecteurs médians : se rendent soit aux ganglions pré laryngés ou pré trachéaux
·        Les collecteurs latéraux : se subdivisent en pédicules se rendent aux ganglions jugulaire

   D.  Les nerfs :

Provenant du sympathique cervical et du vague se groupent en deux pédicules supérieur et inférieur.
V.Conclusion :
Le corps thyroïde est une glande d’importance vitale par les hormones qu’elle secrète et par ses répercussions d’ordre générales lors de son atteinte.
L’importance de ses rapports anatomique surtout par l’intermédiaire de son bord postéro interne avec les nerfs récurrents et les parathyroïdes, rend cette zone très dangereuse pour son abord chirurgicale.