Plusieurs affections de l’oeil ou de ses annexes peuvent s’accompagner d’un oeil rouge.
La plupart de ces affections sont reconnaissables par un interrogatoire et un examen clinique soigneux. Un diagnostic étiologique précis est indispensable afin d’éviter des erreurs thérapeutiques lourdes de conséquences.
Par ailleurs, il faut souligner l’urgence thérapeutique de ces affections car négligées, elles peuvent devenir cécitantes.
A-DIAGNOSTIC
1-POSITIF :
-Au terme de cet examen on peut distinguer trois cas de figure :
1) Œil rouge non douloureux avec A.V. normale
2) Œil rouge douloureux avec A.V. diminuée :
3) Rougeur localisée avec douleur et A.V. normale
2- ÉTIOLOGIQUE
1-L’HEMORRAGIE SOUS CONJONCTIVALE
a- SPONTANEE
2- LES CONJONCTIVITES
· Les signes irritatifs : larmoiement, photophobie, blépharospasme,
· La rougeur commence au niveau du cul de sac puis devient diffuse.
· Il existe des sécrétions dans les conjonctivites infectieuses, un prurit dans les conjonctivites allergiques
· Une adénopathie prétragienne fait penser à une étiologie virale
· L’acuité visuelle est normale, ainsi que le fond d’oeil.
B. OEIL ROUGE DOULOUREUX AVEC A.V. BASSE
1- LA CRISE DE GLAUCOME AIGU PAR FERMETURE DE L’ANGLE (GFA)
Le traitement doit être urgent et efficace pour éviter la cécité.
a- TERRAIN
Sujet hypermétrope, la crise se déclenche le plus souvent de façon unilatérale.
b- SIGNES FONCTIONNELS
· La douleur est oculaire, péri oculaire, violente et intense accompagnée de nausées et de vomissements.
· L’acuité visuelle est fortement diminuée.
· La rougeur est diffuse mais elle prédomine autour du limbe (CPK :cercle péri kératique).
c- SIGNES PHYSIQUES
· On note un oedème de la cornée sous forme d’une buée épithéliale. Le test à la fluorescéine est négatif.
· Le tonus oculaire est très élevé, avec un globe dur pierreux à la palpation bi digitale
· La pupille est en semi-mydriase aréflexique.
· La chambre antérieure est diminuée de profondeur.
· A la gonioscopie : l’angle iridocornéen est fermé.
2- L’UVEITE ANTERIEURE OU IRIDOCYCLITE OU IRITIS.
a- SIGNES FONCTIONNELS
-Oeil rouge avec CPK
-AV diminuée
-photophobie, larmoiement, blépharospasme, la
-douleur est moins forte, c’est une douleur profonde rétro et péri orbitaire.
b- SIGNES PHYSIQUES
· La cornée est claire laissant voire des précipités rétro cornéens (PRC).
· L’humeur aqueuse est le siège d’un tyndall fait de macromolécules et de cellules inflammatoires.
· L’iris est terne en myosis
-des synéchies postérieures : c’est l’accolement de l’iris à la face antérieure du cristallin du fait de l’inflammation.
c- ENQUETE ETIOLOGIQUE : Le plus souvent aucune cause n’est retrouvée malgré les investigations approfondies
· Foyer infectieux
· Maladie rhumatismale : spondylarthrite ankylosante.
· Maladie générale : Behcet, sarcoïdose.
3- les kératites
-œil rouge douloureux avec CPK
-signes irritatifs importants
-baisse de l’AV est +/- marquée en fonction de l’atteinte cornéenne
-épisclérites : une rougeur localisée, à distance du limbe d’aspect surélevé. Cette rougeur s’accompagne de douleurs surtout à la palpation du globe oculaire.
B-TRAITEMENT
CONJONCTIVITES
– anti-inflammatoires et anti-histaminiques dans les conjonctivites allergiques.
GFA
· Agents hyperosmolaires (Mannitol* en perfusion).
· Inhibiteurs de l’anhydrase carbonique (injectable puis en comprimé et en goutte).
· Myotiques (pilocarpine en collyre).
· Bêtabloquants en collyre.
· Sédatifs pour calmer le patient (exemple : Equanil* ou Valium*).
Physique : Iridotomie au laser Yag.
Chirurgical : iridectomie périphérique (IRP) ou trabéculectomie.
L’UVEITE ANTERIEURE OU IRIDOCYCLITE OU IRITIS.
· Symptomatique
o Les Mydriatiques : (atropine*, mydriaticum*, néosynéphrine*) pour lutter contre les synéchies
o Les Corticoïdes (locaux et généraux) pour lutter contre l’inflammation
· Étiologique
o Corticoïdes par voie générale
o Immunosuppresseurs
o Traitement spécifique
KERATITES
o Les antibiotiques par voie locale et générale
o Les antiviraux
o Les corticoïdes sont formellement contre-indiqués en cas de KERATITES SUPERFICIELLES
Sclérites et épisclérites
Le traitement : fait appel aux collyres et pommades anti-inflammatoires en plus des traitements étiologiques.