Épidémiologie
Dans la majeure partie de l’Europe, les seuls serpents venimeux sont les vipères (aspi, berus). En dehors du milieu naturel, les morsures par des serpents exotiques surviennent chez les éleveurs, ou après abandon de ces espèces dans la nature.
Vipères européennes
Circonstances
Les morsures (3,5/100 000 habitants ; décès : 10/an en France) surviennent au cours de promenades pieds nus dans un terrain herbeux (75 % des cas), lors de l’exploration à mains nues d’un taillis, chez les jeunes enfants du fait de leur curiosité.
Physiopathologie
Le venin, mélange complexe de protéines toxiques (protéase, hyaluronidase, hydrolases, phosphodiestérases), de toxines et de diverses autres substances (métalloprotéines), est rapidement détecté dans le sang (30 min après la morsure) ; les conséquences dépendent de la quantité de venin et de l’espèce.
Conséquences
Une morsure sur deux est blanche, sans injection de venin (grade 0).
Signes locaux
Une douleur locale immédiate témoigne de la pénétration du venin responsable d’un œdème local, douloureux (grade 1).
Les signes généraux et l’extension à tout le membre (grade 2) ou au tronc(grade 3) nécessitent, en dehors du traitement symptomatique, des immunoglobulines antivenin (SAV).
Patients à risque
Enfants, femmes enceintes, sujets âgés ou débilités.
Signes de gravité
• Extension à tout le membre et/ou au tronc.
• Œdème de Quincke, bronchospasme, œdème pulmonaire.
• Choc hypovolémique : fuite capillaire intense associée à des troubles digestifs (diarrhées, vomissements).
• Acidose métabolique.
• Insuffisance rénale par bas débit prolongé ± hémolyse ± rhabdomyolyse.
• Troubles de la coagulation avec syndrome hémorragique, hématurie.
Traitement immédiat
• Allonger le patient, repos, immobiliser le membre mordu.
• Enlever les garrots éventuels (bracelets, colliers, bagues).
• Bandage non serré.
• Glace locale.
• Eviter : garrot, incision, aspiration, cautérisation, antivenin hors service hospitalier, injection de SAV autour de la morsure.
Envenimation scorpionique (ES)
Accident fréquent des pays tropicaux, véritable problème de santé publique, l’ES n’entraîne, dans 80 % des cas, que des simples douleurs locales. Les manifestations systémiques sont essentiellement une hypertension (11 % des cas), une hypersudation (8 %), un état de choc (6 %), une détresse respiratoire (4 %). Elles sont secondaires à la libération massive de catécholamines responsables de la défaillance myocardique ultérieure. Le traitement est symptomatique ; l’effet de l’immunothérapie antiscorpionique est loin d’être évident dans les études randomisées, contrôlées et double aveugle.