1. POSER LE DIAGNOSTIC:
1.1. Le Tableau clinique :
stéréotypé, chez un nourrisson de 3-4 semaines (intervalle libre)
- Vomissements : tardifs après tétés (15-30 min), abondant en jet, blancs fait de lait digéré, caillé et de liquide de stase, jamais bilieux, parfois associé à des hématémèses.
- Appétit conservée : nourrisson affamé
- Perte de poids : cassure rapide de la courbe pondérale
- Transit : raréfaction des selles
Chez un nourrisson d’un mois, des vomissements blancs après un intervalle libre de 3 ou 4 semaines doivent suffire à évoquer le diagnostic de SHP
1.2. L’examen clinique recherche :
- Des ondulations péristaltiques : de siège épigastrique, spontanées ou provoquée par l’alimentation
- Palpation : abdomen plat et indolore.
- Parfois palpation de l’olive pylorique : masse ferme qui roule sous les doigts (pathognomonique)
- Nette diminution des bruits hydroaériques
- Apprécier le degré de déshydratation et de dénutrition
1.3. Retentissement nutritionnel et métabolique :
- Troubles hydro électrolytiques : Azotémie élevée, alcalose hypokalémique et hypochlorémique,
- Parfois coma par hyponatrémie sévère : Urgence à la réanimation !
- Anémie
1.4. Aspects trompeurs :
- Intervalle libre plus court ou plus long
- Association SHP et reflux gastro-œsophagien (RGO)
- Association SHP et ictère
2. AFFIRMER LE DIAGNOSTIC
2.1. Échographie abdominal :
c’est l’examen de référence. Confirme le diagnostic
- Olive pylorique en cocarde avec des mensurations modifiées :
- Épaisseur du muscle >4 mm (étant la plus fiable)
- Diamètre de l’olive >15 mm
- Longueur du canal >20 mm
− Des signes indirectes : absence d’ouverture du canal pylorique, arrêt du transit antropylorique.
− Doppler : hypervascularisation du muscle pylorique.
2.2. TOGD :
parfois indiqué, il objective des :
- Signes directs : image de défilé pylorique étroit avec empreinte duodénale concave.
- Signes indirects : dilatation gastrique, stase et contraction de l’estomac, retard à l’évacuation pylorique (cliché fait à H6)
Au total :
La confirmation du diagnostic de SHP repose sur la visualisation de l’olive à l’échographieet/ou l’image de défilé pylorique. Le diagnostic confirmé impose l’arrêt de l’alimentation,l’appréciation du retentissement et l’hospitalisation.
3. PRISE EN CHARGE :
3.1. Préparation à l’intervention :
Peut amener à différer l’intervention de 1 à 2 jours
- Hospitalisation en milieu de réanimation
- Position proclive et monitorage (cardioscope)
- Arrêt de l’alimentation et sonde gastrique (au sac / en siphonage)
- VVP et Correction des troubles hydro électrolytiques :→ Réhydratation parentéral : soluté glucosée polyionique 4-8 ml/kg/h avec du sérum salé isotonique
- Asepsie de l’ombilic (abord péri-ombilical)
- Correction d’une éventuelle anémie.
- Bilan pré-opératoire : ionogramme sanguin et urinaire, créatininémie, protidémie, NFS, bilan d’hémostase, groupage-Rh, recherche d’agglutinines irrégulières.
3.2. Intervention chirurgicale :
Pratiquée sur un nourrisson bien rééquilibré (Chlorure>95 mmol/l)
Par voie conventionnelle ou laparoscopique :
− Pylorotomie extra-muqueuse selon Fredet et Ramstedt : méticuleuse, courte, non hémorragique, nécessitant une analgésie parfaite (douloureuse)
− Technique : incision de la séreuse , écartement des berges musculaires et finalement la hernie de la muqueuse
− La sonde gastrique est retirée en fin d’intervention et reprise de l’alimentation dès la 3ème heure, de façon fractionnée et progressive.
POINTS À RETENIR:
− La réanimation préopératoire est primordiale, avant l’acte chirurgical.
− Le tableau clinique est assez univoque
− La notion d’intervalle libre est très évocatrice
− L’association de SHP et du RGO est très classique (syndrome de Rovirolta)
− La mortalité de la Pylorotomie extra-muqueuse est nulle