I. INTRODUCTION
– Inflammation aiguë du péricarde avec ou sans épanchement liquidien.
– Relevant d’étiologies diverses qui conditionnent le pronostic et le traitement.
– Le diagnostic est clinique et pose surtout un problème de diagnostic étiologique.
II. ANATOMO-PATHOLOGIE
– Les lésions sont variables en fonction de l’étiologie, mais 2 éléments restent constants :
- atteinte inflammatoire de la séreuse péricardique avec dépôt de fibrine,
- épaississement progressive des feuillets péricardiques avec formation d’adhérence évoluant vers la péricardite constrictive.
– Épanchement péricardique d’abondance variable :
- Minime = péricardite sèche,
- Abondant >100 à 200 voire 1000 ml
– La nature du liquide peut être séro-fibrineuse, purulente, hémorragique, chyleuse.
III. DIAGNOSTIC POSITIF
A. SIGNES CLINIQUES :
1. La douleur thoracique :
– inconstante, de siège rétro sternale,
– à type de constriction ou de brûlure,
– parfois irradiant à l’épaule ou au bras gauche,
– se différencie de la douleur angineuse par :
- augmente à l’inspiration profonde et lors d’un changement de position,
- est calmée par la position penchée en avant,
- de durée habituellement prolongée (heures),
- insensible à la trinitrine.
2. Le frottement péricardique :
– spécifique mais inconstant (50%);
– timbre : sec, râpeux, à type de craquement
– temps: systolo-diastolique à 3 temps
– variable en siège, en intensité, et ds le temps;
– fugace ; persistant en apnée (≠ pleural).
3. Autre signes fonctionnels :
– respiratoires : toux, polypnée,
– fièvre : souvent présente d’emblée
4. Autres signes d’examen :
– Assourdissement des bruits du cœur (si épanchement abondant),
– Un épanchement pleural est parfois associé,
– Les signes de tamponnade sont à rechercher systématiquement.
B. SIGNES RADIOLOGIQUES
– Cardiomégalie en carafe
horizontalisation de l’AMG
– Épanchement pleural
– Radio normale n’élimine pas le Dc ( PA sèche)
– Rx répétées: variation rapide du volume cardiaque +++
C. SIGNES ÉLECTRIQUES :
Troubles de la repolarisation évoluant en 4 stades de Holzman: diffus, sans image en miroir ni onde Q.
(Dans l’IDM : le sus décalage de ST est convexe vers le bas, les images sont en miroir, l’anomalie électrique n’intéresse certains territoires)
– Autres signes inconstants:
- sous décalage du PQ : >2 mm (D1, D2, AVL )
- Microvoltage (R en D1, D2 et D3 < 5 mm) ((= amplitude de RS< 5 mm ou < 2 mm dans les dérivations précordiales)
- Troubles du rythme auriculaire peu fréquents: ESA, fibrillation atriale
- Un ECG normal n’élimine pas le diagnostic
D. SIGNES ECHO-CARDIOGRAPHIQUES
– Diagnostic positif = espace vide d’écho décollant les 2 feuillets péricardiques (50% )
– Décollement post. et ant. systolo-diastolique
– Apprécie l’abondance et la tolérance de l’épanchement (retentissement sur les cavités droites) : aspect de cœur flottant (Swimming Heart) si épanchement abondant
– permet de suivre l’évolution.
IV. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL:
– Les douleurs thoraciques aiguës
- Syndromes coronariens aigus
- Embolie pulmonaire
- Dissection aortique
– Épanchement pleural
V. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE ET TRAITEMENT
A. PÉRICARDITES AIGUES IDIOPATHIQUES OU BÉNIGNES (LES PLUS FRÉQUENTES) :
– adulte jeune,
– souvent précédée d’un épisode infectieux des voies aériennes,
– tableau clinique typique : début brutal, douleur intense, frottement péricardique fréquent,
atteinte pleurale, et signes ECG précoces.
– étiologie: svt décevante
- origine virale: ( 3 virus: coxsachie B, virus de la grippe, mononucléose infectieuse.)
- origine bactérienne ou parasitaire,
- origine immunologique
– Traitement :
- repos au lit à la phase aigue,
- AINS (Aspirine*=3g/j ou Indocid*=150mg/j x3s) sous couverture d’un pansement gastrique.
– Evolution peut être marquée par :
- Svt guérison sans séquelles en 2-3 semaines
- complications st rares: tamponnade, rechutes (20%): foyer infectieux ORL, stomatologique
- chronicité (> 6 semaines malgré Ttt): Ponction-biopsie péricardique +++ (étiologie)
B. PÉRICARDITE AIGUE TUBERCULEUSE :
– Contexte endémique,
– Fréquente et grave, évolue vers la constriction,
– Contamination à partir d’adénopathie tuberculeuse médiastino-hilaire,
– Clinique :
- début insidieux,
- SG +++: asthénie, anorexie, amaigrissement,fébricule et sueurs nocturnes.
- épanchement abondant.
– Traitement : 2 mois RHZ + 4 mois RH
(Rifampicine* + Isoniazide* + Pyrazinamide*)
– Evolution:
- immédiate = tamponnade
- ultérieure = constriction (PC Calcifiée)
C. PÉRICARDITE NÉOPLASIQUE :
Souvent hémorragique avec risque de tamponnade.
D. PÉRICARDITE PURULENTE :
– Staphylocoque +++
– Foyer infectieux de voisinage (pleuro-pulmonaire) ou par voie hématogène (métastase septique),
– Tableau septicémique sévère.
E. PÉRICARDITE RHUMATISMALE :
Pancardite (endocarde + myocarde)
F. AUTRES PÉRICARDITE :
– IDM :
- précoce ( 2-3è jour ),
- tardive (3è semaine = Sd de Dressler);
– Collagénoses (lupus, sclérodermie, PR);
– Traumatique, post-péricardotomie (toute chirurgie cardiaque à cœur ouvert), post-radiothérapie, urémique (Ice Rénale terminale)