Nous avons tous assimilé le slogan « Les antibiotiques, ce n’est pas automatique ! ». La leçon a porté ses fruits : à trop prendre ce type de molécules, elles finissent par devenir inefficaces. Et les méchantes bactéries font preuve d’un bel instinct de conservation en devenant de plus en plus résistantes, finissant par s’habituer à nos armes médicamenteuses. Heureusement, il existe d’autres solutions lorsque nous tombons malades. 

alternative aux antibiotiques


Les bactéries ont muté et sont donc devenues en grande partie antibio-résistantes. Les chercheurs ont donc tout naturellement recherché des alternatives. Pas seulement pour les humains d’ailleurs, car si les bactéries deviennent résistantes, c’est aussi parce que l’utilisation des antibiotiques a beaucoup trop augmenté.

Un long historique 

Cette résistance ne s’est pas créée en un jour. En réalité, elle a quasiment été immédiate car les premières bactéries résistantes ont été repérées dès les années quarante. Mais à l’époque, l’industrie pharmaceutique développait régulièrement de nouvelles molécules, le phénomène n’a donc pas attiré trop d’attention. Aujourd’hui. il y a moins de nouveaux médicaments et les médecins n’ont pu que constater l’utilisation abusive d’antibiotiques. C’est en 2003 que l’OMS a d’ailleurs invité les éleveurs à ne plus utiliser d’antibio-tiques comme facteur de croissance dans leurs élevages.
Le phénomène est à présent bien connu : les antibiotiques éliminent les bactéries sensibles. Quant à celles qui ont réussi à muter, elles parviennent à survivre et transmettent aux nouvelles venues les gènes de résistance dont elles se sont dotées. Une sélection naturelle au niveau de la bactérie en quelque sorte.
Au-delà du problème lié à l’alimentation animale, le mouvement d’accélération de la résistance est dù à plusieurs éléments concomitants : Une utilisation excessive d’antibiotiques à large spectre, des prescriptions abusives et une trop forte automédication.

Quels autres traitements ? 

Les mesures d’hygiène, en particulier en milieu hospitalier 

Les mesures d'hygiène

Le simple fait d’avoir remis au goût du jour certaines précautions élémentaires et pourtant négligées a permis de faire baisser le taux d’infections nosocomiales. limitant de ce fait par ricochet le besoin de prise d’antibiotiques. Se laver les mains très régulièrement, avoir des solutions désinfectantes à disposition. mais aussi étudier la composition des produits utilisés pour le nettoyage des sols et sanitaires ont finalement donné de bons résultats dans les cliniques et hôpitaux. Mais il s’agit d’efforts de tous les instants.

La campagne d’information du ministère de la Santé pour les traitements antiviraux 

Elle a été très efficace, car elle a permis aux Français de faire la différence entre virus et bactéries. Ce qui est évident pour les médecins ne l’est en effet pas pour les patients. Or, les Français sont de grands stressés en matière de santé, la preuve en est le recours quasi systématique aux médicaments au moindre rhume. Le déficit de la Sécurité sociale n’est pas qu’une affaire de démographie.

Les antibiotiques naturels 

Il ne faut pas oublier que les antibiotiques sont au départ des « produits naturels » provenant de végétaux la plupart du temps, notamment des champignons. Il existe donc des antibiotiques naturels, mais qui posent problème dans leur utilisation : soit parce qu’ils sont trop rapidement éliminés par l’organisme pour vraiment faire effet, soit parce qu’ils ont des effets secondaires. 

De nombreuses pistes de recherche 

La recherche de vaccins 

Les vaccins ne présentent pas les mêmes défauts que les antibiotiques. Les médecins cherchent donc à développer des vaccins contre certaines maladies pour éviter le problème d’antibio-résistance. 

Les nano-médicaments 

L’armée américaine a lancé un appel d’offres l’an dernier pour remplacer le traitement par antibiotiques. Les scientifiques militaires travaillent notamment sur des nano-médicaments. Il s’agit de pouvoir fixer l’un de ces nano-médicaments sur une cellule pour bloquer son action. Autant dire que les recherches sont encore loin d’être abouties. 

Une bactérie tueuse 

Des chercheurs britanniques ont trouvé une bactérie qui détruit les salmonelles et E. Coli chez les poulets. La bactérie Bdellovibdo est donc passée de l’étape laboratoire à celle des animaux vivants, une piste prometteuse, car elle agirait même sur des bactéries aussi résistantes que le staphylocoque doré. De leur côté, des chercheurs allemands et israéliens travaillent sur les pep-tides. Elles possèdent la propriété de se coller aux membranes des bactéries et de les pénétrer pour les tuer. Une découverte qui pourrait être utilisée dans un premier temps dans l’industrie agro-alimentaire. Pour le côté médical chez l’homme, il faut attendre les phases de tests en laboratoire sur souris avant de passer à l’humain.