Se procurer des médicaments sur Internet, c’est désormais possible… mais pas pour toutes les spécialités pharmaceutiques et pas dans n’importe quelles conditions. Contraintes d’appliquer une directive européenne datant de 2011, les autorités de santé françaises ont fini par autoriser l’ouverture de pharmacies en ligne. Mais l’arrêté du 20 juin 2°13, qui encadre cette pratique, impose un certain nombre de restrictions.
DES SPÉCIALITÉS SANS ORDONNANCE
D’abord, seuls les médicaments que l’on peut se procurer sans ordonnance peuvent être achetés en ligne. Sont par exemple concernés les médicaments contre la fièvre ou la douleur type Doliprane, Efferalgan, Nurofen ou Advil, contre les maux d’estomac à l’image du Maalox, contre le rhume (Fervex…), ou encore des spécialités homéopathiques. Pour un médicament qui ne peut être délivré que sur prescription médicale,
certaines pharmacies en ligne peuvent, tout au plus, proposer une précommande. Mais il faudra se présenter dans la pharmacie “en dur” dont dépend le site pour retirer le médicament. Car l’arrêté stipule que seuls les pharmaciens détenteurs d’une officine physique ont le droit d’ouvrir une pharmacie en ligne. Autre exigence de l’arrêté : l’usager doit pouvoir bénéficier du conseil du pharmacien. À cet effet, les sites déjà en place mettent à disposition un numéro de téléphone et proposent parfois l’envoi de messages électroniques. À noter qu’avant de valider sa commande, l’usager devra fournir certaines données sur son état de santé : âge, poids, sexe, traitements en cours, antécédents allergiques, grossesse… Pour le consommateur, le principal avantage est de faciliter la mise en concurrence et, espérons-le, de faire baisser les prix pour les médicaments non remboursables, dont le prix est libre. C’est le cas, par exemple, du Fervex, mais pas du Doliprane.
GARE AUX MÉDICAMENTS CONTREFAITS
En revanche, on peut craindre que l’arrivée de ces pharmacies crée un appel d’air pour des sites de vente de médicaments contrefaits. Conscientes du danger, les autorités de santé, ont pris un certain nombre de dispositions pour aider les usagers à repérer ces sites frauduleux. Reste à savoir si ces mesures seront efficaces.